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Intervention "Gommons les préjugés sexistes"



 Esther FOUCHIER et Zoé BAUDOIN du FFM sont intervenues à l’IUT d’Aix en Provence le mercredi 11 mars 2020 sur le thème Gommons les préjugés sexistes devant toute la promotion (environ 90 personnes). Suite à leur intervention il leur a été proposé de jouer au Quizz pour mieux cerner la réalité du sexisme. Ils  ont pioché dans un panier des questions et il fallait qu’ils trouvent la réponse juste. Les étudiants ont donnés des chiffres et des définitions, et ont joué au quizz. Ils ont donnés les numéros de prévention et les associations à contacter. Puis il y a eu un échange avec les élèves dans la salle. 



Intervention FFM «  Gommons les préjugés sexistes »
IUT Aix en Provence - 11 mars 2020

Quelques exemples de sexisme dans le monde :
En Chine, durant des millénaires, on bandait les pieds des jeunes filles pour qu’ils restent petits et mignons selon le goût des hommes. Lorsqu’elle avait 15 ans, Malala a été victime d’une tentative d’assassinat au Pakistan car elle faisait entendre son droit d’accès à l’école. Il y a moins d’un mois 68 jeunes filles en Inde ont été déshabillées pour vérifier si elles avaient leurs règles car dans ce cas là elles sont impures. Dimanche 8 mars, des centaines de milliers de femmes et d’hommes ont manifestés à travers le monde pour la journée internationale des droits des femmes, pour dénoncer le sexisme.
Nous vous proposons de répondre à quelques questions de ce quizz pour mieux cerner la réalité du sexisme. Il faut piocher dans ce panier, lire la question et trouver la réponse juste.

Le sexisme est présent dans le quotidien des femmes, que ce soit dans la vie personnelle, la vie professionnelle, dans la rue ou encore dans les médias. Il disqualifie les femmes, et agit sur elles pour les délégitimer, les inférioriser voire leur faire subir des violences, parce qu’elles sont des femmes.
En 2019, le Haut-commissariat à l’égalité femmes hommes définit le sexisme comme  « une idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes, d’une part, et d’autre part, d’un ensemble de manifestations des plus anodines en apparences (remarques) aux plus graves (viols, meurtres). Ces manifestations ont pour objet de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes et ont des effets sur elles (estime de soi, santé psychique et physique et modification des comportements) ».
Il faut différencier le sexe et le genre. Le sexe, c’est physiologique, ça dépend de la nature, c’est à la naissance. Le sexe donne des caractéristiques physiques propres aux femmes, et d’autres propres aux hommes. Le sexe, c’est une différence. Alors que Le genre, c’est le rôle social et culturel attaché à un sexe. C’est du genre que sont entrainés les stéréotypes et les clichés, c’est le genre qui entraine l’inégalité. On est différents mais cette différence sexuelle n’implique pas une inégalité économique, sociale ou politique
Le sexisme recouvre différentes réalités, de natures diverses.
-          C’est des images, des représentations ou des paroles relevant de stéréotypes : blagues, sexualisation des femmes dans les médias, invisibilisation des femmes dans l’histoire…
-          c’est ne pas accorder le même espace aux femmes qu’aux hommes : dans les espaces de la rue (manspreading), dans les discussions (mansplaining et manterrupting), en politique, au travail, dans les classes
-          c’est l’empêchement d’une autonomie des femmes en les associant automatiquement aux questions relatives à la maternité : entrave à l’avortement, à la maitrise de son corps, au partage de la charge domestique
-          au niveau de l’emploi, c’est l’inégalité des salaires à niveau de qualification égale (19,7% de moins) la discrimination à l’embauche, les remarques désobligeantes pour les femmes,
-           c’est la violence physique, l’atteinte à l’intégrité corporelle : coups et blessures, agressions sexuelles, viols, mutilation sexuelles, mariages forcés, prostitutions, meurtres ou féminicide.

I.                    Le sexisme en France
Emploi
Le sexisme est très visible au niveau de l’Emploi : pour donner quelques chiffres :
-          ce sont près de 30% des femmes qui occupent un emploi à temps partiel, alors que l’on compte que 7% d’hommes.
-          différence de pension de retraite : 40% (un peu + de 600euros), ce qui est dû notamment au nombre de femmes à temps partiel
-          Les hommes gagnent en moyenne 20% de + que les femmes
-          1 seule femme est dirigeante d’une entreprise du CAC 40 pour 39 hommes
Au travail, il y a le harcèlement qui est très présent. Le harcèlement verbal, c’est entendre toutes ces phrases. « Viens avec nous, tu seras notre atout charme ! » « Elles sont fortes sur la communication parce que ce sont des filles » « pourquoi elle s’énerve, elle a ses règles ou quoi ? » « Ton mari est bien gentil de te laisser faire ». Le harcèlement physique et/ou psychologique est également très répandu au travail. 66% des françaises et français trouvent que le niveau d’égalité dans le domaine professionnel n’est pas convenable.
Politique
Les femmes sont très souvent assignées à certaines thématique dans la politique : santé, social … on attend qu’elles apportent un « bon sens » une « sensibilité » « une proximité ». Au niveau des élus, si une parité est exigée sur les listes électorales, une grande inégalité existe encore, les femmes représentent seulement 16% des femmes élu.e.s.
Stéréotypes
La téléréalité véhicule de nombreux schémas sexistes. Pour ne citer qu’elles, les émissions comme Marseillais vs Le reste du monde ; les Anges de la téléréalité, ou encore Koh Lanta, participent à la transmission de certains clichés. Les femmes possèdent des caractéristiques comportementales stéréotypées soit la « bimbo » soit la « femme idéale » et la plupart « font des histoires » « sont jalouses ». Elles sont très sexualisées, et réduites à un corps. Les hommes au contraire, correspondent aux clichés « virils », déterminés, courageux. On parle d’hyperféminité et d’hypermasculinité.
Vie privée
Depuis 70ans, il est possible d’observer une émergence des femmes dans l’espace professionnel. Cependant, les hommes participent en moyenne 5 minutes de plus par jour qu’auparavant aux tâches ménagères, et les femmes y passent près d’1h30 de plus par jour que les hommes. Cela au détriment de leur temps personnel, temps de repos et de loisir …
Violence dans l’espace privé
90% des viols sont commis au sein du cercle proche (amis, famille)  alors que la plupart des français pensent qu’ils sont commis dans l’espace public.
Féminicides : Ce sont toutes les femmes tuées par le conjoint ou leur ex conjoint. Une grande mobilisation a eu lieu à partir du début 2019 notamment par le décompte sur les réseaux sociaux et les collages féministes dans la rue. En 2018, c’est 149 crimes conjugaux commis dont 121 commis par des hommes sur des femmes. 28 hommes ont été tués par des femmes mais la plupart l’o,t été car les femmes ont choisi de se défendre pour sauver leur vie. En Europe, c’est 1 femme sur 3 qui est victime de violences conjugales.
Le décompte des féminicides par les médias a entrainé une prise de conscience. Les femmes et les hommes se mobilisent pour lutter contre les violences, et ce sont 57% des français et françaises qui considèrent la lutte contre les violences conjugales prioritaires.

Education nationale
C’est environ 10% de filles en plus que de garçons qui ont le baccalauréat.
Cependant, des inégalités sont encore à observer au niveau des études supérieures, où le choix est encore genré. Un exemple, dans les écoles d’ingénieur.e.s : les femmes représentent seulement 28% des effectifs
Les femmes sont majoritaires dans les formations médicales ou paramédicales 86%, elles sont minoritaires dans les formations sélectives (43% en prépa, et 40% en DUT)
II.                  Dans la loi
Il existe plusieurs infractions punies par la loi liées au sexe :
-          Discrimination liée au sexe
-          Discrimination en raison de l’état de grossesse
-          Discrimination en raison de la situation de la famille
-          Entrave à une interruption volontaire de grossesse
-          Non-respect de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes
-          Viol
-          Agression sexuelle
-          Atteinte sexuelle
-          Exhibition sexuelle
-          Harcèlement sexuel
-          Outrage sexiste
-          Proxénétisme
-          Meurtre par conjoint
-          Mariage forcé
D’après les chiffres du ministère de la justice :
-          Les infractions pour des infractions sexistes ont été commises presque uniquement par des hommes (95%)
-          Les infractions commises en raison du sexe ne sont pratiquement pas condamnées : réelle banalisation du sexisme dit « ordinaire » : 3,4% des plaintes ont amenées à une condamnation et on considère que seulement 2,9% des actes sexistes font l’objet d’une plainte.

III.                La résistance des femmes :
Combat féministe : la nouvelle génération s’impose, et souhaitent changer la donne. 78% des 18-30ans disent combattre le sexisme. Une prise de parole très importante se débloque. Grâce aux réseaux sociaux, des multitudes de personnes s’expriment, témoignent, et sensibilisent au féminisme et à l’égalité des genres.
Des mouvements d’ampleur mondiale ont vu le jour comme le #MeToo qui encourage la prise de parole des femmes sur le viol et les agressions sexuelles.
Mobilisation face aux césars et à la récompense du meilleur réalisateur pour Roman Polanski et médiatisation d’ampleur nationale : Florence Foresti, Adèle Haenel, Valérie Despente notamment, cela a participé à la mobilisation très importante du 8 mars.
Réseaux sociaux : @Jmenbatleclitos, @noustoutes, @oursharedshelf … Des personnalités très médiatiques prennent la parole, notamment  Emma Watson qui est un modèle pour plusieurs filles et garçons de notre génération.

Arrivée des filles dans des domaines jusqu’ici réservés aux hommes :
-          Une femme est arrivée 1ère à un concours de soudure
-          De + en + de cheffes de cuisine
-          Le football féminin qui a pris de l’ampleur
-          Des campagnes de sensibilisation : dans les entreprises, auprès des lycéens (notamment en région  Occitanie)