Commission Dialogue interculturel
et Café du dialogue interculturel
le 15 juillet 2020 de 15h à 16h30 en visioconférence
Animatrice : Morena CAMPANI – ReEXISTER et TRANS-IRE
Présentation de la réunion
A la suite de la publication du Manuel du dialogue Interculturel de la Fondation Anna LINDH
différentes recherches et pratiques ont été développées autour du sujet.
LE MANUEL :
L'Association ReExister
s'occupe de projets fragiles, d'accompagner les productions en difficulté, de créer des liens
avec la société en difficulté, de soutenir les projets engagés et de résistance...
L’ambition du ReEXISTER n’est pas l’acte de production, de représentation et de fabrication
d’objets commercialisables. L’idée de processus est centrale. Ainsi, les projets que l'association
porte sont pensés comme un continuum d’actions et d’événements autour d’une « trame »2 qui
s’enrichit et se valorise de jour en jour.
La question de la mémoire et de la valeur est souvent débattue.
Par exemple la question des langues maternelles, aussi, le côté thérapeutique des langues
maternelles… Le travail que nous avons fait avec Joséphine Lazzarino (musicothérapeute à
l’hôpital Necker), autour des berceuses… Les ateliers CORPS/VOIX, justement à partir du
bercement…
Intervention de Sara COLONNA, ethnomusicologue.
Elle a parlé du rythmé binaire et
de la berceuse comme première danse en reprenant la phrase de France SchottBillmann (danse-thérapeute).
Intervention de Alfredo Ancora, psychiatre. Il a traité l’argument de la « peur » dans
cette société de la peur, thématique déjà bien développée dans toutes berceuses…
Les liens
Film « folie » - structure psy à Rome « D’ALTRO CANTO » :
Film berceuses hôpital Necker, extrait « MUSIQUE DE CHAMBRE » :
Atelier berceuses par Joséphine Lazzarino :
Concert berceuses Morena et Joséphine :
https://www.youtube.com/watch?v=uqy67Lm3x68
https://www.youtube.com/watch?v=cSYH9iv9JLA&app=desktop
Interview Alfredo Ancora (italien), extrait LES COULEURS DE LA CURE :
ReEXISTER se produit dans une diversité de situations et d’actions qui débordent les formats
habituellement établis entre art contemporain, traditions populaires et engagement.
Enfin… ReEXISTER vient de fonder l'Université Populaire TRANS-IRE.
Premier RV d’octobre 2019 : « La mort comme dernier passage »
Deuxième RV de janvier 2020 : La berceuse, première danse »
> Les cahiers de l’Université sont publiés aux Editions L’Harmattan.
Le premier vient de sortir :
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=65954
>
TRANS-IRE
S'occupe de la sauvegarde de rituels de passage dans la culture populaire pour réadapter
dans la société contemporaine la fonction du rituel : la naissance, la mort, l’endormissement, le
retour à la mobilité (d'après le confinement)... etc...
>
KIT MULTIMEDIA, dispositif inter/transculturel
Par rapport au dialogue interculturel, ReExister a présenté l'appel à projet le 28 mai à la
Fondation Anna LINDH, encore en attente d'une réponse. Je remercie Marianne pour la
collaboration intense à ce projet.
On voudrait présenter aussi le projet de recherche pour la création de ce nouveau DISPOSITIF
INTER/TRANSCULTUREL, un KIT du dialogue interculturel, un kit multimédia qui est le
prolongement numérique du Jeu du Tapis Volant, projet qui était porté par l'association quand
elle s'appelait encore Name Diffusion et qui a eu le label du dialogue interculturel en 2008 par le
Conseil de l'Europe.
> Le TAPIS VOLANT :
Le Tapis Volant est un jeu de cartes (500 cartes grandes 50x70cm qui se portent entre les
bras) ; les cartes portent des phrases dans des langues différentes (75 langues) et chaque
phrase est traduite en français par une traduction mot-à-mot, sur conseil de la linguiste Hélène
Trocme-Fabre (qui parle de ce projet dans son livre : « Le langage vivant »).
http://tapisvolant789.blogspot.com/https://www.paroles-partagees.org/le_jeu_du_tapis_volant_257.php
Cet outil nouvelle génération sera dédié au dialogue interculturel dans le sens plus large
de la traduction et surtout du mot-à-mot, permettra de consulter les traducteurs automatiques et
d'y ajouter d'autres formes de langage : l'expression, la gestuelle, les onomatopées, un
son/bruit, un sifflement... afin de stimuler la création d'autres langages, au delà du langage, le
langage évolutif de la rencontre.
L'idée serait de constituer une audiothèque des phrases créées et dites par leur créateur, de
sifflements et de bruits, de voix/sons d'animaux, mais aussi une vidéothèque d'expressions et
gestuelles pour donner vie à un espace de traduction et de discussion en ligne, des formes de
dialogue en présence de plusieurs langues et de tout ce qui va avec. Cette période toute
récente de confinement qui a permis aux plateformes web d'exploser, de se mettre en place
avec une certaine perfection, a souligné la nécessité de l'approche, le rituel d'approche –
justement – et tout ce qui concerne l'espace de la rencontre, en particulier dans le cas où la
rencontre s'organise dans la dématérialisation et la souplesse du web.
Le Kit devient ainsi un outil au service de linguistes, de traducteurs, de sociologue... Une simple
application qui pourrait s’appeler « KIT-DIA », directement accessible en ligne et sur
Smartphone, un « Dictionnaire vivant et sonore des expressions linguistiques ». L'espace de la
traduction sera proposé aux chercheurs linguistes comme terrain interactif d'expression, de
rencontre et d'expérimentation. Un espace « neutre », un espace vide, un espace des possibles,
une création artistique de renouvellement de sens, au-delà de la simple communication.
L’espace mystérieux de non-coïncidence entre les langues et parfois « l’impossibilité de la
traduction » est un laboratoire de création poétique et d’élargissement de la langue au-delà des
mots. Ainsi s’installe dans notre conscience l’importance de toutes les langues, le sens profond
du monde, dans lequel chaque langue est indispensable à l’autre.
Intervention de Laura Massarelli, traductrice/interprète. Elle a parlé des difficultés
liées à chaque traduction, en particulier les poèmes…
Intervention d’Antonietta Pizzorno, conteuse. Elle cherche des formes de traduction
pour les contes de la tradition populaire
Intervention de Viviane Thibaudier, psychiatre/psychothérapeute. Elle est traductrice
aussi mais du secteur concernant la psychiatrie et elle trouve fondamental que la
traduction soit accompagnée de sens…
Intervention de jean Paul Quioc, projet en cours MOUALAQUATS-IDIR : l’importance
de la traduction, de la valorisation des langues et du dialogue entre les langues.
Ce dispositif fonde une dynamique de partage et de rencontre qui est aussi source de son
renouvellement et de son approfondissement ; il installe un terrain de recherche partagé et
permet des rencontres polyculturelles et transculturelles et devient une plate-forme de
discussion internationale.
L’équipement du kit :
⁃ Une tablette graphique sans fil ;
⁃ Une unité centrale reliée à l'internet ;
⁃ Connectique 4G et wifi ;
⁃ Logiciel d'infographie ;
⁃ Serveur avec base de données ;
⁃ Script de transfert de données automatique vers serveur et mise en ligne immédiate
⁃ Un microphone permettant une prise de son de qualité ;
⁃ Une webcam ;
⁃ Une mallette de rangement ergonomique (flightcase), adaptée aux déplacements (métro,
voiture, train, avion), et se déployant en espace d'isolation acoustique pour les
enregistrements audios.
Fonctionnalités :
1. Proposition d'un sujet de discussion :
La personne qui propose un sujet de discussion, écrit sa phrase sur la tablette
graphique. Un script a été programmé pour envoyer les fichiers image et son sur la base
de données où ils vont se mettre en page et en ligne automatiquement (en choisissant la
langue). Aussitôt mise en ligne le sujet sera accessible dans l'espace traduction.
2. Espace traduction :
Accompagnés par des chercheurs, des psychologues, des anthropologues, le collectif de
ReEXISTER gère cet espace traduction, auquel l'équipe internationale collaborant au
projet a accès pour proposer différentes traductions ouvrant une agora d'interprétation
des langues.
3. Fonctions d'enregistrement audio et vidéo :
Le créateur d'un sujet de discussion s'enregistre lisant le sujet et sa traduction en
français. Il met son nom ou pseudo, le nom de la langue d'origine, sa provenance.
Ensuite, un répertoire audio sera crée avec les phrases collectées, accompagné du
répertoire visuel si le langage proposé est accompagné de gestuelles ou d’expressions.
Cela deviennent des échantillons référents pour le bon usage des langues.
4. Possibilités d'introduire la visioconférence
> Un dispositif d’innovation
Le protocole du nouveau KIT multimédia permet d’aborder les usagers en tant qu’acteurs
des espaces dans lesquels ont lieu les rencontres en respectant leurs rythmes et leurs relations
aux contextes. Ce dispositif de dialogue inter/transculturel fonctionne comme un vecteur de
libération de parole, d’échanges interculturels, de prise de conscience de la richesse des
différences et du potentiel de créativité de chacun.
Je voudrais faire référence à LINGUAFRANCA, Fulvio Caccia > l’association donne la
parole aux écrivains réfugiés... dans leur langue maternelle que souvent est interdite par le
colonisateur... !
L’intérêt de cet ambitieux « dispositif » s’est révélé porteur d’une richesse
extraordinaire, engageant des avancées spécifiques sur de nombreux terrains :
notamment plastiques, visuels, littéraires, scénographiques, sociétaux, scientifiques.
• Le principe même de dispositif permet de ne pas atteindre de forme finie et de garder la
possibilité de se développer tout en restant dans un même protocole, clairement défini ;
• Par leur présence permanente et leur disponibilité à écouter et à échanger, les participants
deviennent des vecteurs pour la création de sujets délicats à traiter, comme les droits de
la femme, la citoyenneté de jeunes, qui valorisent les rencontres ;
• À chaque séance, corps et langues se ré-territorialisent en épousant les contextes et de
chaque lieu, sa mémoire et son genius-loci. Les langages des voix et les langages des
corps se rencontrent et créent de nouvelles syntaxes et de nouvelles formes de socialité;
• L'espace de la traduction, cet « Aïda » (pour reprendre le projet sur le Japon avec Mieko >
INTERVENTION pour expliquer l’espace « entre ») devient le medium par lequel
transitent l’informationnel, l’émotionnel, le vécu, le culturel, l’intersubjectif. Le lecteur les
décrypte lentement et dans tous les sens ;
• Leur forme surdimensionnée permet une mise en relation puissante avec les corps, elles sont
l’incarnation de leurs auteurs, absents ou présents, qu’elles personnifient ;
• La scénographie (sans spectateurs puisque tout le monde est acteur) repose sur la reprise de
protocoles déjà établis ou se crée par l’improvisation de nouveaux modes d’activation
des formes de langage ;
• La dimension plastique des langues est au cœur du projet. Chaque sujet recèle des
informations, toujours les mêmes, qui sont synthétisées entre audio et vidéo : document
source calligraphié, traduction phonétique littérale et traduction littéraire, sons et
onomatopée, gestuelle, son/bruit, référence aux animaux, sifflement, expression...;
• La pratique de la traduction d’une langue à une autre est entendue comme un acte de
création littéraire, et non comme une fonction pratique qui consiste à traduire un
message