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COMPTE RENDU Atelier sur violences DU MERCREDI 2 JUIN 14H - Marathon Virtuel de la Fondation Anna Lindh : Initiative du projet du réseau français avec le Forum Femmes Méditerranée « Marche des Femmes, avec leur corps et leur voix. »

 


Initiative du projet du réseau français  avec le Forum Femmes Méditerranée 

 « Marche des Femmes, avec leur corps et leur voix. » 

 

 MERCREDI 2 JUIN 14H

 

ATELIER SUR LES VIOLENCES

 


 

Objectifs : Contribuer à rendre plus audibles les voix de femmes :

- leur engagement contre les violences et les discriminations

- leurs témoignages sous forme de poèmes, extraits de nouvelles, vidéo de comédiennes

- les prises de positions de militant.es féministes

- Leur offrir ainsi un espace de conversation citoyenne, artistique et politique grâce la réalisation d’une création digitale collective avec comme matériau émancipatoire des chants de femmes, de la poésie et des prises de positions.





Déroulement de l’atelier sur violences mercredi 2 juin à 14h

• Accueil et Lecture d’un extrait de nouvelles

• Introduction de l’atelier par Karine Lambert

• Vidéo des comédiennes algériennes sur les féminicides

https://www.youtube.com/watch?v=JAxLLmyYzMo&t=37s

• La parole aux associations algériennes

• Lecture d’un extrait de nouvelles

• La parole aux associations marocaines

• Lecture d’un extrait de nouvelles

• La parole aux associations tunisiennes

• Lecture d’un extrait de nouvelles

• La parole aux associations libanaises

• la parole au FFM

• Lecture d’un extrait de nouvelles

• la parole au public


Les violences constituent l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues dans le monde : tous les “actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée” (article 1er).



Ces violences peuvent prendre des formes très diverses :

1. Violences domestiques (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide) ;
Harcèlement ou agression sexuelle (viol, avances sexuelles non désirées, harcèlement dans la rue, cyber-harcèlement) ; mariage précoce et forcé ; mutilation génitale féminine ; trafic d’êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle).
Le cyber-harcèlement est une forme de violence assez récente qui se développe. Les menaces de viol, les injures sexistes et autres invectives font partie du quotidien de nombreuses femmes sur le Web.

73% des femmes déclarent en être victimes, et pour 18% d’entre elles sous une forme grave. Ces violences visent à contrôler la place des femmes et à les exclure de l’espace public. Elles se manifestent principalement sous deux formes :
Le cyber-contrôle dans le couple : un conjoint ou un ex-conjoint violent surveille l’activité de sa conjointe (conversations, déplacements, dépenses, etc.), éventuellement à son insu via des applications dédiées ;
 







Le harcèlement sexiste et sexuel en ligne, qui consiste à envoyer des messages ou à publier des propos insultants, dénigrants, voire menaçants.



INTERVENTION Esther FOUCHIER


A l’échelle internationale comme en Méditerranée, les femmes subissent les violences liées aux conflits, à la montée de la pauvreté, aux trafics d’êtres humains. La guerre ouverte que livrent les groupes islamistes et certains États musulmans aux femmes se poursuit, réduisant certaines d’entre elles à l’esclavage. Comment ne pas parler des excisions, des infanticides des filles, des crimes d’honneur et des mariages de mineures ? Comment passer sous silence que l’accès à la pornographie dès le plus jeune âge amène de plus en plus de très jeunes filles à vivre leur sexualité de manière dégradante et à sombrer dans la prostitution ?


Lorsque j’ai suggéré le titre de cette rencontre « Femmes de Méditerranée : entre violences et stratégie de liberté » il s’agissait bien sûr de rappeler l’ampleur des violences qu’elles soient physiques, verbales, commises dans le cercle familial, le milieu professionnel ou dans la rue. Plus de 62 millions d’européennes en sont victimes. 3000 femmes sont tuées chaque année en Europe par un partenaire intime ou un autre membre de la famille. Pourquoi associer violences et stratégies de liberté ? Parce que face à ces coups ; insultes, harcèlements, la résistance des femmes est puissante. Soutenue par le Lobby Européen des Femmes, et la Fondation des Femmes de l’Euroméditerranée, elles exigent que les États mettent en œuvre toutes les mesures protectrices énoncées dans les conventions internationales. Elles font pressions sur les pays qui bafouent les droits des femmes. Elles mettent en place des actions de sensibilisation et de lutte contre les préjugés, stéréotypes et discours toxiques, y compris sur les réseaux sociaux où se multiplient les abus. Elles créent des Activités Génératrices de revenus, de micro-entreprises pour donner aux femmes abusées, une autonomisation économique


Comparons donc le traitement des cas de violences dans deux pays européens notamment concernant les violences conjugales: l’Espagne et la France, le « Pacte d’État contre la violence conjugale » pense un système global de lutte contre les violences masculines, avec tout un attirail de mesures sur les terrains de la prévention, de l'éducation, de la protection des victimes. Le pays délivre 17 fois plus d’ordonnances de protection qu'en France, en 72h, cela prend 41 jours. Une instruction met 15 jours à aboutir en Espagne, où on traite ces affaires dans des tribunaux spéciaux, alors qu'elle dure environ 17 mois en France.



J’insiste maintenant sur le. Pour ceux ou celles qui croient que la prostitution est une liberté, il suffit d’écouter les témoignages de victimes de cette violence. Témoignages recueillis par le Mouvement du NID. . Qualifier la prostitution de « travail », c’est occulter la double domination, à la fois capitaliste et machiste, qui s’y exerce rappelle l’association Zéro Macho. Les proxénètes et trafiquants qui organisent ce marché en tirent des revenus considérables : les prostitueurs (appelés complaisamment « clients », ce qui valide une analyse purement économique de la « transaction ») se voient reconnaître le droit d’imposer un acte sexuel à une personne recrutée parmi les plus vulnérables, le plus souvent arrachée par la misère à son pays, à sa famille, après avoir été conditionnée à subir son sort tout au long d’un passé de violences et de maltraitances machistes.

Quelle cause sert-on en employant l’expression « travail du sexe » ? Si l’exigence de la dignité qu’essaient ainsi de sauvegarder des personnes prostituées peut se comprendre, la vigilance s’impose quant aux manœuvres d’un lobby international qui n’a jamais été aussi puissant.

Confondre « travail » et « prostitution », deux réalités qui ont chacune leur histoire et leurs images, c’est vouloir faire oublier le fondement du système prostitueur : la violence, omniprésente, qui serait « blanchie » par la magie d’un billet.



Employer l’expression « travail du sexe », c’est banaliser et normaliser l’exploitation sexuelle des femmes les plus précaires, ce à quoi a abouti la légalisation des bordels en Allemagne ou aux Pays-Bas. Les femmes dans la prostitution sont, dans leur très grande majorité, sous l’emprise de proxénètes et sous la coupe de réseaux criminels organisant la traite internationale d’êtres humains. Appeler "travail" ce qu’elles subissent, c’est légitimer un système de domination, de violences et d’oppression.


Je pourrais vous parler de nombreuses initiatives de la société civile de l’Europe et de la Méditerranée : le réseau Méditerranén contre la traite des femmes , le réseau européen de défense des droits des femmes migrantes (Enow), permettez-moi de vous présenter celle de l’association que je préside l’élaboration d’un Kit contre le sexisme qui sera mis gracieusement à disposition des enseignants, des travailleurs sociaux, des associations et des institutions car nous pensons que pour combattre les violences, il faut changer de mentalités, gommer les préjugés sexistes et prévenir.



INTERVENTION HIBA SALEH




Je remercie le Forum femmes Méditerranée de m’avoir donné cette opportunité d’être parmi vous aujourd’hui

Le Liban ayant ratifié en 1996 la CEDAW (Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes) en émettant toutefois des réserves quant au droit à la nationalité et aux lois qui touchent au mariage et à la violence domestique, etc.,

Cette réserve émise par le Liban sur l’article 16 a facilité la multiplication des cas de violence contre les femmes, ce qui est un obstacle majeur à leur émancipation.


L’économie qui s’est complètement effondrée depuis deux ans, les répercussions de la pandémie covid 19 sur la santé ainsi que sur la situation sécuritaire et politique, ont contribué à augmenter les violences exercées à l’égard des femmes qui demeurent ainsi “le maillon faible”, victimes des traditions, des coutumes et des stéréotypes.


Il est vrai que le mur de silence a commencé à se briser à la suite de la campagne de sensibilisation menée par les ONG et les médias de telle sorte que nous sommes aujourd’hui au courant de plusieurs cas de violences (les statistiques existent et sont référencées chez les forces de l’ordre).

Il nous faut élaborer des stratégies de longs termes pour appliquer les lois concernant le code pénal et un statut civil unifié et laïc.

Les Libanaises vivent dans une complète incertitude, elles sont discriminées, battues, tuées et ne sont protégées par aucune loi spécifique. (La loi 293 qui existe est contre les violences domestiques et ne concerne pas uniquement les femmes victimes de violence).

Les viols sont principalement commis par un proche, un employeur, un cousin, un beau-père … ces cas représentant 50% de l’ensemble.

La loi 293 est dissuasive, mais de nombreux facteurs forment un frein à son application:

1) Les procès sont longs, et les sanctions sont souvent allégées.

2) Un exemple : Zeina Kengo tuée par son mari en Janvier 2021. Le tueur prend la fuite en Turquie le jour même comme il le déclare lui-même sans autre forme de procès.

3) Le confinement domestique dû à la pandémie est une cause majeure de la multiplication des cas de violence.

Il existe un tabou que souvent les femmes hésitent à franchir, c’est-à-dire : si elles parlent ou révèlent ce qu’elles ont subi, elles sont souvent tenues pour responsables par la famille, la société et souvent les magistrats.

· Les femmes elles-mêmes soit pour se protéger, soit par idées reçues, soit par peur, soit par faiblesse, soit par le fait d’avoir intégré qu’elles sont le sexe faible, fatalement soumis, se retrouvent dans l’incapacité de réagir.

· Dans certains cas, les violences aboutissent à ce que les femmes deviennent violentes à leur tour et se défoulent sur des plus faibles, c’est-à-dire les enfants (la semaine dernière une mère a séquestré pendant plusieurs semaines son jeune fils, attaché à une fenêtre par une chaine en métal). Sortir de cette situation et la renverser devient ainsi une décision difficile et compliquée. D’où l’importance de l’éducation, principalement de l’éducation publique, en dehors de toute appartenance religieuse ou communautaire. Il faudrait que les mères, les épouses, les jeunes prennent la décision de renverser toute cette équation: éducation, mentalité, confessionalisme, complexe d’infériorité, stéréotypes...

Reste un sujet que je voudrais aborder et qui est absent des projets du pouvoir, c’est celui de l’accueil et de la réinsertion des femmes violentées . Certes, il existe des associations (Caritas, Kafa, Abaad, le bon pasteur...) qui s’y emploient mais elles ne peuvent accueillir et prendre en charge leur grand nombre, ainsi, par manque de refuge, des femmes se retrouvent dans la rue et sont de nouveau sujettes à toute sorte de violence y compris la traite et l’esclavage.

Par conséquent, pour combattre toutes ces violences, les associations de la société civile sont tenues de se resauter et de prendre des mesures communes, comme:

· Apprendre aux femmes de dénoncer toute forme de violence à leur égard afin de “briser le silence” et de rendre publics les divers cas de violences. C'est un travail à long terme mais absolument impératif (comme « me too » et autres) .

· Créer des centres de réadaptions pour ces victimes afin de leur permettre de retrouver un travail et de se réintégrer à la société.

· Organiser des ateliers de sensibilisation, des groupes de dialogue, des séminaires d’éducation qui promeuvent une culture non-violente.

· Exercer des pressions sur le gouvernement pour adopter une législation criminalisant toute sorte de violence contre les femmes.

· Créer de groupes locaux et des réseaux régionaux pour échanger les expériences et s’attaquer à ce problème au niveau international.

La violence contre les femmes n’est pas uniquement une affaire privée.


 


Le Marathon Virtuel de la Fondation Anna Lindh



Le Marathon virtuel de la Fondation Anna Lindh pour le dialogue dans la région EuroMed (VM) rassemblera les activités du réseau de la société civile de la Fondation Anna Lindh et des organisations partenaires pendant 42 jours, du 19 mai au 29 juin. L'objectif du VM est de souligner 'importance du dialogue interculturel pour construire des sociétés durables dans la région EuroMed, en prenant en considération les défis et les opportunités occasionnés par la pandémie de Covid19.